La Maison
La maison Kaparda est issue d’une tradition familiale qui allie tisseurs et tailleurs.
L’initiateur de notre histoire, Hiero Sow, est né à la fin du XIXe siècle dans un milieu où le métier de tisseur se transmet de génération en génération. Il reçoit de sa mère le talent et l’apprentissage nécessaire pour tisser à son tour. Il apprend en observant et répétant méticuleusement des gestes ancestraux.
Lorsqu’il atteint l’âge de devenir un homme, il reprend l’activité familiale. Il assure lui-même la vente d’une large part de sa production en arpentant seul, les vastes étendues qui le séparent des marchés. Au rythme de ses nombreux voyages, les affaires fleurissent et sa réputation commence.
La qualité de son travail et sa maîtrise des matières nobles lui valent la sollicitation des chefs de village pour les mariages et autres festivités traditionnelles. Peu à peu, il est introduit auprès des hauts dignitaires, le jeune tailleur reçoit même la commande d’hommes et de femmes appartenant à la cour de la reine Tatou d’Ethiopie. Cette demande prestigieuse se présente comme un véritable défi en termes de parures et d’ornements. Elle le pousse à perfectionner ses techniques et à asseoir définitivement son style. Elle marque l’apogée de sa carrière à travers la reconnaissance des personnalités les plus influentes, mais aussi les plus exigeantes de son époque.
Outre l’essor durable qu’il donne à l’activité familiale, Hiero laisse à sa descendance une légende autour de ses voyages.
Une rencontre, pour le moins improbable, a subtilement marqué le parcours de l’artisan. On ne connaît l’origine de cette venue, mais c’est lorsqu’il est sur le point de conclure une vente, que s’est présentée à notre marchand en guise de monnaie d’échange une poignée de cauris. Ceux sont des petits coquillages des Indes, fendus tels des grains de cafés. « Kaparda ! … Kaparda ! » lui souffle à l’oreille une jeune femme étrangère. À peine le temps de relever la tête, que déjà la silhouette voilée, venue lui acheter les pièces de coton, disparaît dans la foule agglutinée du marché. Était-ce un songe ? le fruit de son imagination ? Pourtant au creux de sa main, les petites porcelaines étaient là, preuves sensibles de la véracité de l’évènement.
Bien que déconcerté au moment des faits, Hiero se plaît à rapporter la scène et à se remémorer l’étrange impression de ce furtif échange. Le parfum mystérieux de cette rencontre ne lui fit jamais oublier le mot prononcé, c’est d’ailleurs en sa mémoire que notre maison porte le nom de Kaparda..
Depuis, chaque nouvelle collection de la maison Kaparda porte discrètement témoignage à ce cette histoire, en reprenant dans son thème ou dans quelques-unes de ses composantes, une étape, un fait — ne serait-ce qu’un signe — tirés de l’expérience et de l’existence légendaire de son ancêtre