Avant de rentrer dans le vif du sujet, il serait d’abord convenable de définir ce qu’on entend par slow fashion.
Il s’agit d’un concept utilisé pour décrire une industrie peu réactive, lente avec un stock très limité. Ici, la confection est la production des vêtements est quasi inexistante. Elle prend le temps adéquat en faisant usage des substances les plus pérennes et les plus respectueuses de l’environnement. Pour faire court,la slow-fashion met en avant la qualité de ses articles au détriment de la quantité. Ceci est dû éventuellement à la matière des vêtements qui en sont issus, c’est pourquoi on parle encore de mode éthique.
Tandis que la slow-fashion se consacre à une production plus endormie, à l’opposé, vous avez la fast-fashion. Cette dernière est un système où la fabrication des produits se fait plus rapidement pour se vendre comme des petits pains. Les articles sont tellement produits en quantité qu’ils sont régulièrement vendus à des prix insignifiants ou parfois finissent en soldes.
Alors la question est de savoir si la slow-fashion et les soldes sont des concepts contradictoires? En d’autres termes peut-on affilier les deux termes ? Ces questions sont nécessaires étant donné que nous sommes en pleine période des soldes.
Les soldes : idéales pour booster la production
Pour connaître l’origine et les causes des soldes, il faut dire qu'elles sont tout simplement la résultante d’une surproduction de produits. Cette production excessive va donc entraîner une grande réserve de produits non écoulés. C’est ainsi que les experts ont trouvé comme remède pour pallier ce stock en trop les soldes. Il est donc question d’effectuer des réductions importantes sur la valeur des articles afin qu’ils se vendent rapidement jusqu’à épuisement. La solde va parfois jusqu’à rabaisser une grande partie financière des produits sans toutefois dépasser la marge.
Si l’on s’en tient à ce raisonnement, il est clair que la slow-fashion ne sied pas dans le même sillage avec les soldes, car elle ne produit pas trop. Mais les soldes, même si elles permettent de liquider les stocks en surplus, peuvent également être considérées comme une anomalie. En effet, si vous êtes une usine de production, il suffit de faire une bonne estimation des quantités de marchandises que vous allez écouler et ainsi éviter le cercle infernal de la solde et de la surproduction. Vous n’aurez donc pas de stocks stagnants à débarrasser.
Il est donc plus approprié dans le cadre d’une Slow-fashion, que les soldes soient considérées comme une alerte poussant l’entreprise à remettre en cause certaines de ses décisions. Cette introspection lui permettra de progresser et de gagner en expérience pour ne plus tomber dans le piège des soldes au cours des saisons prochaines.
Les soldes intensifient la demande
La question qu’il faut se poser est celle de savoir pourquoi les soldes existent depuis toujours et deviennent une pratique régulière alors qu’elles sont une preuve ou un aveu d’échec ?
Durant la période des soldes, le commerçant utilise plusieurs stratégies afin d’inciter le consommateur à l’achat.
Il va par exemple jouer sur des paramètres essentiels tels que le prix, la couleur et l’opportunité de l’achat. Cette pratique a tellement pris de l’ampleur que certaines entreprises ont instauré des techniques spéciales afin d’écouler facilement leurs stocks en trop durant les temps de soldes.
Comme exemple, nous pouvons citer les collections issues d’une très grande marque de fast-fashion élaborée uniquement dans l’optique d’être mises en soldes. Quel paradoxe! Il est donc clair que pendant que certaines entreprises considèrent la fast-fashion comme un échec, d’autres la considèrent comme une aubaine afin devendre en grande quantité et plus rapidement. Cette pratique est en contradiction avec le principe de la slow-fashion dont la consommation est plus modérée.
Les soldes soutiennent une diversification des prix Face à une modification fréquente des prix d’un article, le consommateur n’a plus la connaissance exacte du prix légal du vêtement concerné. Cette modification constante contribue donc à maintenir le client dans un flou total quant à la valeur du vêtement.
Il devient donc plus compliqué de saisir les montants réels des vêtements. Étant donné que les entreprises ne sont pas autorisées à vendre à découvert, commercialiser un t-shirt à 2 euros donne l’impression qu’il s’agit d’un montant acceptable.
Seulement, officieusement, personne n’a une idée du juste coût de la production du vêtement en question. Lorsque certaines chaînes de fast-fashion intègrent les soldes dans la mise en place de leurs prix, c’est tout simplement dans le but d’une concurrence déloyale et de s’éloigner des règles légales.
La mode écoresponsable contrairement à la fast-fashion met l’accent sur un prix légitime où tout le monde gagne au niveau de ses efforts et de son apport. La question qu’on se pose est de savoir si un produit est en solde dans ce cas qui en pâtira ? Le principe de la vente à tout prix est-il l’intention de toutes les entreprises qui font recours aux soldes ?
Les soldes comme la confession d’une maladresse
De l’avis du consommateur, la pratique des soldes par une usine de mode éthique peut être considérée comme une faute. Il considère que l’entreprise n’a pas effectué les bons choix relatifs à sa capacité de production et à la sélection de ses articles. C’est alors une gaffe lourde, car l’entreprise se retrouve avec un surplus de stock. Que faut-il en faire ? Deux alternatives sont ouvertes aux marques : soit elles vont conserver ces stocks pour la saison prochaine, soit elles soldent les articles selon les saisons pour plus de sécurité.
En effet, un stock est semblable à de l’argent gardé qui ne sera d’aucune utilité durant une saison (pour les loyers, les salaires, les investissements, la production, etc.). Sans ces ressources, les choses risquent de se compliquer surtout pour les petites ou nouvelles entreprises qui n’ont pas encore assez d’économies ou de finances.
Il est alors crucial d’accepter que toutes les entreprises peuvent faire des mauvais choix dans la gestion de leurs réserves, et ce, même les meilleures. Il n’est pas alors bénéfique pour une marque slow-fashion de se retrouver en train de faire des soldes multiples au même titre que les fast-fashion. Raison pour laquelle il est recommandé de faire la lumière sur les techniques de soldes, car certaines ne sont pas infaillibles.
La slow fashion et soldes pourront ainsi cohabiter dans la mesure où ces dernières permettront de liquider un stock saisonnier lourd, surtout si ces soldes sont limitées et encadrées.
Et si les soldes améliorent la propagation de la mode éthique?
La slow-fashion a pour but d’alterner les achats de fast-fashion par des achats éthiques afin d'éliminer la surconsommation et la surproduction. Malheureusement, la mode écoresponsable est beaucoup plus coûteuse que la fast-fashion. En effet, la fréquence de production est beaucoup plus lente, les matières sont écologiques et inoffensives pour l’environnement, les travailleurs et travailleuses sont équitablement payés. Tous ces paramètres justifient à suffisance le caractère coûteux de ces vêtements.
Afin de légaliser la slow-fashion, plusieurs moyens peuvent être utilisés à savoir la sensibilisation et les soldes par exemple. En effet, il est clair et nul ne peut nier que les soldes permettent d’attirer les consommateurs à un achat impulsif. Même les personnes qui font rarement des achats préfèrent souvent profiter des soldes.
Tout de même, la solde ne veut pas seulement dire qu’il y a eu surproduction surtout si l’on s’adresse à une clientèle qui sait de quoi il est question. Elles peuvent aussi être considérées comme un tremplin pour mettre en avant un article slow-fashion au détriment des articles fast-fashion. C’est ainsi que les consommateurs feront un achat qu’ils auront effectué naturellement avec ou sans l’influence des soldes.
Quel rôle joue l’entreprise et quelle posture devons-nous adopter en fin de compte?
Si l’on s’en tient au rôle d’un distributeur de mode, ce dernier est chargé de choisir et de proposer des marques et des vêtements à ses clients. Ce travail se fait en référence à une charte, à un style et à un genre bien précis.
Mais si on se limite au rôle de sélectionneur dans une slow-fashion, il y aura comme un sentiment d’absence ou de manque. Ceci est dû au simple fait que la mode éthique ne se limite pas qu’aux pratiques de production écologique et responsable. Il s’agit également d’une idéologie de vente et d’achat particulière.
Alors on se demande si en tant que distributeur de mode écoresponsable, notre rôle est également de contrôler la consommation.
Chez WeDressFair par exemple, notre contribution est toujours restée celle de la proposition de la slow-fashion et l’encouragement vers une alternance de consommation. Le premier rôle étant le nôtre, nous vous donnons tous les détails adéquats concernant le second :
1. Afin de mieux promouvoir un changement de consommation de la part des consommateurs, il est nécessaire que ceux-ci puissent avoir toutes les informations importantes afin d’opérer un choix optimiste. Il s’agit de la composition, de la matière, du label, de l’usine de confection et bien d’autres.
2. Faire également des articles à titre informatif sur les thèmes en référence à la mode en général et à une consommation éthique en particulier.
PS: On a également d’autres pratiques d’incitation à la consommation telles que des jeux concourent, des relances par email pour ceux qui font des achats en ligne, des codes de promotion, etc.
Et vous, qu’en pensez-vous ?